Station d’accueil DeWalt DW745
J’ai acquis en février 2013 une scie sur table DeWalt DW745 afin qu’elle prenne désormais en charge les coupes de l’atelier. La scie est de dimensions raisonnables, mais une station d’accueil offrirait une surface de travail supplémentaire, ainsi que des rangements pour les accessoires. J’ai donc pris un peu de temps pour élaborer le meuble sous SolidWorks, ça change des griffonnages, mais c’est aussi bien plus long !
La station n’a pas de table de sortie, j’ai retenu à la place une table d’assemblage/ponçage sur pieds, que je choisirai de placer soit derrière le banc de scie, soit le long du mur lorsqu’un besoin de place le nécessitera. Ce qui a principalement guidé ce choix est que la rallonge en bout de scie n’aurait pu offrir qu’une longueur limitée. En choisissant un module table d’assemblage, l’avantage est que je peux l’accoler soit en longueur, soit en largeur, et pourquoi pas, l’éloigner du banc de scie en posant, ou pas, des rallonges entre l’un et l’autre. Cette table d’assemblage fera l’objet d’un autre article, et s’ajoute à la longue liste des projets à réaliser…
Quoi qu’il en soit, voici ce à quoi cette station de sciage devrait ressembler :
D’abord une base bien stable en section 70x70mm (reste de poteaux de clôture). Deux petites extensions de table de +-340mm, qui permettent de fendre un panneau de 1250x2500mm dans le sens de la largeur. Dans le sens de la longueur, je préfère la scie sur rail. Deux tiroirs pour avoir sous la main et préserver les outils de mesure. Deux plateaux ouverts en partie basse pour ranger les gabarits de tout genre, y compris les traineaux de coupe à l’américaine.
Rien de spécial à l’arrière mis à part l’extraction. Les gabarits restent accessibles tout autour de la station. Notez que les tables sont entièrement réglables, ce qui permettra de les ajuster au mieux, mais aussi de compenser si le meuble joue dans son local humide, ou encore de s’adapter à une autre scie dans l’avenir…
Côté droit, un bloc de distribution de l’aspiration permettra de fermer le circuit, de collecter les sciures de la scie et de la cape, ou encore d’alimenter un petit tuyau avec suceur pour faciliter le nettoyage de la scie et de ses abords.
Côté gauche, un peigne dans l’épaisseur d’un montant accueillera les lames inutilisées. Les roues en hêtre récupérées sur un meuble de cuisine auront des cales en bois,
simple et efficace, sachant que la scie n’est pas sensée bouger souvent.
Vous pouvez télécharger les plans de la Station DW745 ici. Ils sont également consultables en bas de page. Si vous choisissez de la construire, envoyez-moi une petite photo, je me ferai un plaisir de la publier !
La Station DW745, pas à pas…
J’ai commencé par le débit total de toutes les pièces. C’est une étape assez longue, mais toutefois indispensable. Je numérote toutes les pièces selon l’indexation des plans.
Pendant que je met les plateaux en préparation (pas de photos, ce ne sont que des rectangles de bois, et vu que la finition est incolore, je vous épargne ça…), je commence par toutes les petites pièces et sous-ensembles un peu laborieux.
Tous les petits panneaux rainurés ou percés de la boite à air, les faces de tiroir, les supports de tables assez alambiqués… Et je débute les assemblages, à gauche les trappes à air, à droite les tiroirs.
Les cloisons percées de la boite à air sont vernies alors que les cloisons mobiles sont cirées.
Cela confère une étanchéité parfaite au niveau des trappes à air. Les tiroirs ont leur face et l’intérieur vernis PU, et les extérieurs cirés pour une meilleure glisse. La poignée des tiroirs est une simple cheville peinte dont j’ai creusé un rond au dessous à l’aide d’une lime Microplane. La prise est meilleure ainsi. Ces poignées sont simplissimes, tout à fait efficaces, et assez classieuses, je trouve.
Je monte à blanc la boite à air qui s’assemble correctement, avant de la coller à la colle PU Titebond. J’utilise la colle PU rarement, mais ici, pour une boite à air, elle prend tout son sens : comme elle est expansive, je serai certain de l’étanchéité. Je vernis les faces intérieures de toutes les cloisons, car le MDF brut est poreux et une bonne étanchéité est nécessaire pour réaliser une bonne boite à air.
Quatre faces et des cloisons étanches à monter simultanément, ça fait forcément une forêt de serre-joints un peu partout. Comme d’habitude, on a jamais assez de ceux qu’il faudrait…
J’en profite pour faire les rainures pour les supports de table dans les plateaux. Une bonne scie sur table est vraiment l’outil de base à posséder avant toute chose dans un atelier bois. En quelques passes, j’obtiens des rainures parfaites dans lesquelles les supports « popent » bien. Entendez par là que les rainures sont parfaites, on entre les supports en forçant légèrement, et ils sont maintenus sans jeu. Je n’ai plus qu’à les caler niveau avec le bord en tapotant avec un maillet.
Je n’ai hélas aucun cliché de la fabrication ou de l’assemblage du bloc porte-lames, désolé pour ça. L’assemblage est assez simple, trois blocs sont pourvus de rainures et chaque plateau vient se loger dans sa rainure. Le voici prêt à être monté :
J’ai mis sous presse les alèses des tables. Elles seront en frêne, comme la façade des tiroirs. Il m’en restait tout juste assez pour toutes les alèses de la station.
Enfin, je m’attaque à un boulot plus intéressant : les mortaises des pieds et des traverses de la structure. Vu leur forme et leur profondeur, je les réalise à l’ancienne, avec scie et ciseau. Ça se fait assez vite, c’est du sapin.
Finalement, je n’ai pas trop perdu la main, mes dernières à la main remontant aux années 2000. L’équerrage et les cotes sont OK, et c’était sympa à faire : silencieux et sans poussière !
Suite à une mauvaise manipulation, les quelques photos qui me restent ont été prises sur mon mobile, je suis vraiment honteux de la qualité. On va dire que c’est mieux que rien. Donc, une fois les mortaises terminées, j’ai raboté les pièces pour retirer la finition « bronze » des poteaux en quelques coups de rabot à main 4.5″, puis il n’y avait plus qu’à assembler. J’ai joint les faces avant et arrière seules, puis j’ai réuni sous presse l’ensemble lors du collage des petites traverses et des blocs aspiration et porte-lames.
A noter que la finition des deux blocs a été réalisée avant collage. Vu la géométrie des pièces, j’ai bien fait ! Voici les coupes d’onglet réalisée par la DW745, juste après collage. Pour ma part, elles me semblent tout à fait correctes. Les alèses sont en frêne et de section 15x40mm, et la coupe d’onglet a été réalisée avec le guide d’onglet de la DeWALT, qui, comme je le disais dans la présentation de la machine, ne brille pas par sa qualité. Le l’ai calé au mieux, et j’ai rattrapé le jeu du guide à l’aide de BlueTape.
Le reste va assez vite, les pièces sont déjà toutes au format et rabotées main, le montage n’est qu’une formalité. Je passe deux couches de comme laque au tampon, cette finition suffira pour un meuble d’atelier, et ça sèche super vite. Du coup, le temps de faire le tour du meuble, et je peux déjà égrainer à l’aide d’un tampon 3M blanc, puis deuxième couche de gomme laque dans la foulée. Je fais un essai de teinte sur les alèses en frêne des tables, mais la teinture V33 est dissoute par l’alcool de la gomme laque. Du coup mon anthracite vire un peu au plus clair.
Bon, c’est un meuble d’atelier fait avec des chutes et des poteaux de clôture, je ne vais pas tomber amoureux de ce meuble de toute manière. Il reste encore pas mal de choses à faire, mais ça commence à ressembler à quelque chose !
Le système de réglage des tables fonctionne à merveille, j’ai bien fait de prévoir 2mm de jeu avec des rondelles, car les poteaux de pin ont joué un peu, et j’ai dû décaler un jeu de rondelles de 1mm de l’avant vers l’arrière, toutefois l’assemblage est parfait. Le guide parallèle coulisse sans frottement autour des deux tables, avec moins de 5/10e de jeu. Visiblement, j’ai travaillé avec une précision acceptable !
Je voulais que la station qui sera centrale, puisse alimenter l’électroportatif, du coup je fixe un bloc prises avec protection de chez Lidl, au dessus du bloc porte-lames.
Les tiroirs sont aussi en place, et coulissent très bien, malgré l’absence de coulisses sophistiquées : ils reposent sur de simples tasseaux rabotés et cirés. Et franchement, je me félicite d’avoir résisté à l’envie d’acheter des coulisses premier prix en grande surface de bricolage, elles n’auraient pas mieux fonctionné !
Voila, encore une fois désolé pour la qualité des clichés. Si le montage est terminé, il reste beaucoup de détails à régler, notamment le réseau d’aspiration, les cales pour les roues… Encore quelques heures de travail avant de profiter pleinement de mon nouveau jouet. C’est fou comme on manque de temps et comme les derniers détails en prennent ! Tout d’abord, j’ai commencé par régler mes tables, car elles ont joué un peu. Je suppose que c’est en raison d’un serrage un peu fort au départ.
Pour cela, rien de tel qu’une Veritas de 1200mm. Bon, les panneaux de CP filmé de GSB ne sont pas top plats, mais j’ai jusqu’à 5/10e aux points bas. J’aligne les points hauts avec la table de la scie, le reste sera plus bas. Globalement, je me satisfais de cette précision. Et à l’usage cela convient tout à fait.
J’ai perdu pas mal de temps avec le système d’aspiration de la cape. Au départ, j’étais parti sur du tube PVC de 40mm (diamètre de la sortie de la cape). Mauvaise idée ! Pour soutenir c’est trop mou, quand il s’agit de monter/descendre la lame ça ne suit pas, c’est trop rigide. De plus, malgré plusieurs coudes à 45°, il ne restait pas beaucoup d’aspiration au bout. Bon, tant pis pour moi, je recyclerai ces tubes et raccords ailleurs. Je change mon fusil d’épaule. Il faut une structure pour supporter l’aspiration. Quelques croquis, je découpe puis perce les pièces. Les voici, avec un nouvel insert, attendant leurs deux couches de gomme-laque :
Montage à blanc ça va, mais le tuyau de vidange de piscine (en vert ci-dessous), n’est pas assez souple. Je commande un vrai tuyau d’aspirateur à 5€ sur Ebay, il sera bien plus adapté, bien que annelé. Du coup, j’en profite pour fixer définitivement les autres entrées/sorties du bloc d’aspiration :
Notez à gauche, la sortie pour l’aspiration « nettoyage », avec un vieux tube d’aspirateur à cendres recyclé. J’ai fabriqué un suceur plat à l’aide d’une chute de tube PVC de 40mm, dans lequel j’ai glissé un tasseau, avant de chauffer le tube autour de 80°C. Une fois à température, il a simplement fallu l’écraser à l’aide entre deux planchettes à l’aide de serre-joints. L’extrémité, chauffée également a été vissée sur le tube. Il faut savoir que le PVC se rétracte en refroidissant, donc l’assemblage est bien serré.
Ci-dessous, je connecte l’aspiration principale de la scie avec un tube souple de 63mm,
et des colliers à papillon. Enfin, je monte le support d’aspiration de la cape.
Bon, je n’ai pas su faire plus esthétique, au moins c’est fonctionnel et assez stable.
Je fixe un bloc prises anti surtension (9€ Lidl) sur le panneau latéral du bloc tiroirs, puis je range mes lames 250mm dans le bloc prévu à cet effet. Je me félicite de cette idée, ça ne tient aucune place, ça ne gêne pas, et surtout on les a sous la main !
Je suis obligé de stopper, et attendre le tuyau pour l’aspiration de la cape. Voici à quoi ressemble la table ce soir. Les deux étagères sont parfaites pour le « cross cut sled » et les différents gabarits et accessoires de la scie.
Désœuvré, je passe un coup de cire sur les plateaux…
J’espère que cette réalisation vous donnera envie de vous lancer dans une aventure similaire.
http://www.j-max.fr/wp-content/uploads/2014/05/Station_DW745_Plans.pdf